Atelier de formation sur l'éthique de la recherche / Ouagadougou 2009
ATELIER DE
FORMATION SUR L’ETHIQUE DES SOINS ET DE LA RECHERCHE
(10-13 MARS 2009 / Ouagadougou)
Pourquoi une
formation sur l’éthique ?
Depuis
un certain nombre d’années, les pays africains sont de plus en plus impliqués
dans des recherches scientifiques qui la plupart du temps ne sont pas entreprises de leurs propres initiatives. Sur le plan éthique, cette
situation entraine souvent des manquements et des problèmes assez graves, car
le déroulement de ces recherches n’obéit pas toujours aux règles de bonne
conduite au cours de leur mise en œuvre. Ainsi, de multiples problèmes ont été
recensés de part le monde et particulièrement
sur le continent africain, comme l’illustrent récemment les essais sur la
méningite au Nigéria ou les essais sur le Tenofovir au Cameroun entre
autres sont là pour nous illustrer. Pourtant,
la prise en compte de l’éthique dans manière de concevoir puis de conduire la
recherche est indispensable.
C’est
pour cette raison que l’association KASABATI
a entrepris, avec le soutien de l’ONG française SIDACTION, d’organiser un atelier de formation portant sur l’éthique
de la recherche, dans le cadre d’un projet intitulé « Ethique des soins et
de la recherche ».
Cet
atelier avait pour objectif de renforcer les connaissances et les compétences
des acteurs communautaires du Burkina Faso sur les questions de l’éthique dans
le domaine de la lutte contre le VIH/Sida. Il a regroupé vingt-cinq (25)
structures associatives du Burkina Faso et quatre (4) organisations du
Cameroun, du Sénégal, de la Côte d’ Ivoire et du Nigéria. Il s’est déroulé du 10
au 13 mars 2009, dans la salle de conférence de l’Excellence Hôtel de
Ouagadougou.
Le
formateur principal de l’atelier était M.
Calice TALOM du REDS (Cameroun) assisté
de Marie De Cenival de SIDACTION (France)
et de M. Vincent Bastien, Vice Président
de KASABATI (Burkina Faso). Les différents modules de formation ont été
présentés par un large panel de chercheurs, de médecin, de sociologues et
de responsables de structures associatives :
-
Le
Dr Pietra du centre médical St Camille,
-
Le
Dr Séni Kouanda de l’IRSS,
-
Blandine
Bila/Ouedraogo de l’IRSS,
-
Le
Dr Zabsonré du CHNUYO,
-
Le
Pr Pascal Antoine Niamba du CICDoc,
-
Le
Dr Moreniké Upkong de NHVMAS(Nigeria),
-
Le
sociologue Abderrahmane Berthé de SHADEI,
-
Le
Dr Bocar Kouyaté (président du comité d’éthique pour la recherche en santé)
-
Christine
Kafando de la MAS/AED,
-
Simon
Kabore du RAME,
-
Jeanne
Jacobi BENAO de LVC,
-
Rose
DOSSOU de CHIGATA (Côte D’ivoire),
-
Augustin
ILBOUDO d’AAS,
-
Katy
FALL du CRCF Dakar(Sénégal),
-
Caroline
DESCLAUX du CRCF Dakar(Sénégal),
-
SOH
Amos de CHIGATA (Côte d’Ivoire).
Déroulement de la
formation
Le
premier jour de l’atelier avait pour thème
principal « Comprendre la recherche ». Il s’agissait ici de faire le tour des questions portant sur la
recherche et de mieux en comprendre le fonctionnement : qu’est ce que la
recherche ? Sur quoi porte la
recherche ? Quels peuvent être les domaines susceptibles d’intéresser la
recherche ? Pour répondre à ces questions, différents thèmes ont été
développés portant sur les objectifs et intérêts de la recherche, qu’il
s’agisse de la recherche en sciences sociales ou de la recherche biomédicale.
Le
second jour de l’atelier de formation avait pour thème principal « Enjeux éthiques : de
la théorie à la réalité ». L’accent a été mis sur la notion même de
l’éthique dans le domaine de la recherche et sur les principes éthiques
fondamentaux, à travers des exemples pratiques portant sur l’éthique biomédicale
ou sur l’éthique de la recherche sur les médecines traditionnelles.
Le
troisième jour de l’atelier, a permis de contextualiser les notions abordées
précédemment à travers quelques « Cas pratiques sur les essais préventifs,
sur les essais thérapeutiques et sur les recherches en sciences sociales ».
Il s’agissait ainsi de définir comment se déroulent toutes les modalités de
mise en place d’un essai biomédical ou
en science sociale, en mettant notamment l’accent sur les engagements des
chercheurs et des participants, et sur les conditions pour une bonne
participation à la recherche. Ainsi, des thèmes comme « Comment
savoir s’il faut participer à un essai ? », « Les essais de
prévention », « Recherches en sciences sociales :
expérience de collaboration entre structures associatives et monde de la
recherche », furent l’objet de réflexion.
Le quatrième de dernier jour de l’atelier s’est
focalisé sur la « Veille éthique et la protection des droits des participants ».
A ce niveau, le rôle des comités d’éthique nationaux ou institutionnels a été
défini par le Président du Comité d’Ethique pour la Recherche en Santé (CERS),
et les participants ont réfléchi sur l’implication des associations dans la
recherche avec des exemples concrets vécus par certaines structures associatives
au Burkina et dans les autres pays de la sous-région.
Tout
au long des quatre (04) jours de l’atelier, les exposés ont été ponctués par
des travaux de groupes et des jeux de rôle, animés par les facilitateurs. Ces
travaux de groupes ont permis a l’ensemble des participants de travailler sur
les thèmes abordés lors de l’atelier de formation et de poser des questions
lors des discussions qui suivaient ces travaux. Quant aux jeux de rôle, ils ont
favorisé l’appropriation des nouvelles connaissances acquises par les
participants, en les mettant dans diverses situations de nature à les éclairer
sur les notions abordées par les intervenants.
Une étape vers le
renforcement de la collaboration associations/chercheurs
Cet
atelier de formation sur l’éthique de la recherche, organisé a l’initiative de
l’association KASABATI, a permis de faire le point sur de nombreux problèmes
éthiques soulevés par la recherche et d’inculquer les principes éthique aux
acteurs du monde communautaire, mais aussi de préparer les structures
communautaires à assurer un rôle prépondérant dans le domaine de la recherche.
Cette formation a également été l’occasion d’interpeller le monde scientifique
et sanitaire du Burkina sur la nécessité de prendre en compte la notion de
l’éthique dans toute sa dimension, tout en accentuant la collaboration avec le
monde associatif et communautaire. A ce titre, ce premier atelier a renforcé la
mobilisation des associations et se veut le point de départ d’une série de
formation sur l’éthique, afin de mieux placer le monde communautaire et
associatif face aux défis de la recherche sur le VIH/Sida.
1
/ Les structures associatives burkinabé présentent étaient AAS, SOS/JD, FAM, AIDSETI, JSCA, AED,
REGIPIV-BF, YAMWEKRE, RAJS-BF, RAME, SAAKE, Yérêlon, SOS/Sida, AJPO, VP,
KASABATI, CICDoc, REVS+, ALAVI, LVC, AZET, AFAFSI/BF, APIAS, MAS et EV. Les
autres participants étaient CHIGATA (Côte d’ivoire), le REDS (Cameroun), le CRCF (Sénégal), et NHVMAS (Nigeria).