Abus sexuels : Un facteur de risque de VIH majeur

ABUS SEXUELS : Un facteur de risque de VIH majeur, chez les adolescentes


07 septembre 2011

Advances in Nursing Science

 


Dans le monde, une femme sur cinq sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie. Aux États-Unis, dans certains groupes d’adolescentes, jusqu’à 12% des infections au VIH résultent de violence sexuelle. Dans cette étude de l'Université de Pennsylvania School of Nursing, 46% des adolescentes afro-américaines rapportent que leurs partenaires n’ont pas utilisé de préservatif lors de leur dernier rapport sexuel et souvent en raison de violence sexuelle. La conclusion majeure de cette étude, quel que soit le pays concerné est la relation significative entre la violence sexuelle et le VIH et les IST: Les victimes d'abus sexuels et physiques et surtout les adolescentes, plus vulnérables, sont privées, dans le même temps, de la protection du préservatif. Des conclusions publiées dans la revue Advances in Nursing Science.

 

Il s’agit tant de protéger les adolescentes de grossesses non désirées, expliquent les auteurs que de la menace du VIH. Sortir d'une relation violente doit être considéré comme une stratégie prioritaire de prévention du VIH, selon Anne Teitelman, professeur assistant à l'Université de Pennsylvania School of Nursing qui rappelle aussi la nécessité de nouvelles stratégies pour augmenter l’utilisation des préservatifs chez les adolescents.

 

«Promouvoir des relations saines entre les jeunes et les partenaires pour prévenir les abus sexuels chez les adolescents doit devenir une priorité de santé publique", écrit le Dr Teitelman. "C’est nécessaire pour la prévention primaire des épidémies de VIH et autres IST."

 

Cette étude menée sur 64 adolescentes afro-américaines âgées de 14 à 17 ans a l’intérêt de mettre en exergue la pression d'un partenaire masculin sur sa partenaire féminine à renoncer à l'usage du préservatif. Comprendre cette pratique, que les auteurs appellent «la contrainte du préservatif/condom coercion », peut permettre de mieux adapter les interventions de prévention aux pratiques des adolescents et des adolescentes, en particulier pour ceux à risque élevé de VIH et d’IST.

 

Les formes de coercition et d'abus sexuels aboutissant au refus ou à l’absence de préservatif incluent la violence physique et les menaces, la violence émotionnelle et psychologique, le « sabotage » du préservatif ou son retrait imprévu. Sur cet échantillon, 59% des jeunes femmes ont été victimes d'abus physiques, verbaux et de menaces. Près de 30% ont rapporté des rapports sexuels vaginaux forcés et environ 9 % un rapport sexuel anal non désiré. Plus de la moitié des jeunes femmes ont indiqué avoir subi des rapports sexuels sans préservatif malgré la demande à leur partenaire. 25% d’entre elles ont répondu par l'affirmative à la question: «Avez-vous jamais eu envie de parler avec votre partenaire sexuel de l’utilisation d’un préservatif sans pouvoir le faire?"

 

Pour les auteurs, il s’agirait donc de mieux détecter les jeunes filles en situation d’abus sexuel et de développer une intervention clinique spécifique permettant de les prévenir.

 

Rappelons que, selon l’OMS, 11% des femmes sont victimes de violences sexuelles au cours de leur vie et des études montrent que les femmes victimes de violence ont un risque 3 fois plus important de contracter une infection à VIH.

 


Source: Advances in Nursing Science July/September 2011 - Volume 34 - Issue 3 - p 243–259 doi: 10.1097/ANS.0b013e31822723a3 «Unwanted Unprotected Sex: Condom Coercion by Male Partners and Self-silencing of Condom Negotiation Among Adolescent Girls” (Visuel © Arto - Fotolia.com)

 



08/09/2011
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