Condamnés à mort par mensonge d'Etat

Boris, Natacha, Denise, Françoise et les autres : Condamnés à mort par mensonge d'Etat

 

AIDES, France

07 Septembre 2011

 


 

Nous sommes en France, en 2011, et la chasse aux étrangers malades est ouverte. Les situations sont bien réelles, seuls les prénoms ont été modifiés.

 

Séropositives, Denise comme Françoise (et combien d’autres ?) avaient depuis plusieurs années un titre de séjour pour soins. Il leur permettait de rester légalement sur le territoire français et de bénéficier d’un traitement et d’un suivi médical auxquels elles n’auraient pas accès dans leur pays d’origine. Mais aujourd’hui les autorités françaises refusent de renouveler leur titre de séjour. Alors Denise, Françoise et les autres ont deux choix : retourner mourir au Cameroun, au Sénégal ou en Ukraine, leurs pays d’origine, ou vivre dans la clandestinité en attendant la rafle.

 

Boris et Natacha qui vivent à Tours en couple, ont subi un véritable acharnement de la préfecture, malgré une promesse d’embauche et un employeur soutenant.

 

Quant à Denise, les policiers de Chartres sont venus trois fois la chercher pour l’emmener en centre de rétention. Aujourd’hui Denise se cache, en attendant peut-être qu’on la mette dans un tramway de la RATP, direction la mort. Parce que c’est bien la mort qui l’attend, comme Françoise et les autres. Une mort par le mensonge. Un mensonge d’Etat.

 

Car l’Etat a menti. Nicolas Sarkozy a menti quand il a déclaré que la loi sur les étrangers gravement malades était appliquée comme elle devait l’être : avec humanité. Claude Guéant a menti quand il a déclaré au Sénat que malgré les restrictions du droit au séjour pour soins, l’Etat français n’expulserait jamais une personne séropositive. Le Ministère de l’Intérieur s’est même fendu d’une belle circulaire… foulée des deux pieds par des médecins de l’Etat. Nora Berra a menti quand elle a déclaré devant les militants de AIDES qu’elle s’engageait à faire tout son possible pour que les décisions des médecins des ARS ne privent pas de titre de séjour les personnes séropositives.

 

Combien de Françoise, de Boris, de Natacha ? Nous ne le savons pas.

 

Cela fait trois mois que nous attendons des directives du Ministère de la Santé censées cadrer les instructions des médecins des ARS. Ces directives n’arrivent pas et la machine à expulser les malades est lancée.

 

Nous l’avions annoncé lors de notre mobilisation contre le projet de loi en mai, nous le redisons aujourd’hui : toutes les personnes séropositives bénéficiaires d’un titre de séjour pour soins sont invitées à contacter AIDES avant d’engager leurs procédures de renouvellement. 

 

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, que ce soit légal ou non, pour éviter leur expulsion.

 


 

Article disponible sur le site de AIDES à l’adresse suivante :

http://www.aides.org/presse/boris-natacha-denise-francoise-et-les-autres-condamnes-mort-par-mensonge-etat-1144

 



08/09/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 169 autres membres