L'Association Médicale Mondiale et l'accès aux soins

Décembre 2006 - VIH/SIDA

 

L'apparition du VIH/SIDA dans les années 1980 a engendré énormément de réflexions et de politiques éthiques, au delà des réponses cliniques et scientifiques que l'épidémie nécessitait. En l'absence de tout traitement efficace, l'éthique a commencé par se pencher sur la responsabilité des professionnels de santé auxquels il était demandé de soigner les patients quel que soit leur état ou l'origine de la maladie. Il s'agissait en fait de combattre les préjudices liés à l'homosexualité et à la toxicomanie et de faire face aux craintes de transmission du virus. En dépit d'une certaine opposition de leurs membres, la plupart voir toutes les associations médicales ont réaffirmé leur tradition de responsabilité médicale qui est de soigner les patients dans le besoin malgré les risques encourus par les médecins pour leur propre santé (cf. par exemple Déclaration de l'Association Médicale Mondiale sur la Responsabilité Professionnelle des Médecins dans le Traitement des Malades du SIDA de 1988). Les politiques de l'Association Médicale ont également résisté aux pressions pour une identification publique des individus atteints par le SIDA en faisant valoir que protéger les patients contre la stigmatisation sociale attachée à la maladie pesait davantage dans la balance que les intérêts des responsables de la santé publique et des prestataires de soins.

 

Au cours des années 90 et ensuite, la controverse sur le devoir de soins des médecins et des autres prestataires vis-à-vis des patients VIH/SIDA s'est atténuée car le risque de transmission s'était entretemps avéré très faible. Par contre, la polémique s'est enflammée sur la question de la confidentialité du statut du patient vis-à-vis du HIV. Il y avait ceux qui pensaient que la mise à disposition d'une prophylaxie et d'un traitement HIV devait impliquer un test de routine des populations à haut risque et des femmes enceintes et une transmission des résultats à la fois aux soignants et aux autorités sanitaires publiques, avec pour effet de "normaliser" ainsi la maladie. Dans beaucoup de régions du monde, la stigmatisation sociale liée au VIH n'a pas cessé et la divulgation systématique des résultats positifs a dissuadé beaucoup d'individus de subir un test. Il semble difficile, voir même impossible, d'élaborer une politique sur ce thème qui puisse être acceptée partout.

 

La mise au point de traitements VIH a soulevé d'autres questions éthiques, notamment en matière d'accès à de tels traitements. En dépit du coût initial élevé de ces traitements, de nombreux pays riches les ont rendu accessibles à tous leurs citoyens. Toutefois, la grande majorité des individus infectés par le VIH vivent dans des pays pauvres n'ayant ni les ressources ni l'infrastructure pour fournir un traitement à tous ceux qui ont en besoin. L'OMS, l'UNSIDA et plusieurs ONG ont élaboré des programmes pour répondre à ces besoins (cf. Thème du mois de février 2005) mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. L'un des obstacles majeurs réside dans les brevets déposés pour les produits pharmaceutiques. Cela rend difficile voir impossible la production et la distribution de génériques moins chers.

 

Dans le cadre de la recherche d'un vaccin efficace contre le VIH, d'autres questions éthiques voient le jour. Parmi celles étudiées dans le document guide 2000 UNSIDA, Ethical considerations in HIV preventive vaccine research, figurent les questions suivantes: la participation de la communauté dans la planification des essais, une étude éthique des essais proposés, la protection des populations vulnérables, l'utilisation adéquate de placebo, le consentement éclairé, les soins parallèles et continus des participants aux essais et la présence dans ces essais des femmes et des enfants.

 

En octobre 2006, l'Assemblée Générale de l'AMM a adopté une nouvelle Prise de Position sur le VIH/SIDA et la Profession Médicale. Cette politique traite des questions suivantes: discrimination, soins médicaux appropriés/efficaces, pratique des tests, protection contre le HIV dans l'environnement médical, respect de la confidentialité et questions relatives à la notification et à l'enseignement médical.

 

Voici quelques prises de position politiques d'Associations Médicales Nationales sur le sujet:




 

Novembre 2006 - Soins de fin de vie

 

Depuis les années 60, les technologies médicales d'allongement de la durée de vie ont beaucoup évolué. Les médecins, les patients et leurs familles ont donc été dans l'obligation de faire usage de ces technologies dans toutes les circonstances. On a fini par considérer la mort comme un échec médical plutôt que comme un phénomène naturel. Lorsqu'en dépit de toutes les tentatives de maintien en vie, la mort apparaissait comme inévitable, parfois les médecins pensaient que les patients n'avaient plus besoin de leurs services et se tournaient vers d'autres patients présentant un meilleur pronostic. Les soins de fin de vie étaient alors confiés aux infirmières et aux travailleurs sociaux.

 

La profession médicale, sous l'égide d'Elizabeth Kubler-Ross, Cicely Saunders et Balfour Mount, pour n'en citer que quelques uns, a compris qu'il fallait revoir cette approche. Ces pionniers ont contribué à l'élaboration de soins palliatifs, une approche plus humaine pour les patients en fin de vie et ont fait de la médecine palliative une branche spécifique de la médecine. Même si au départ, cette spécialité était quelque peu marginale, elle est devenue peu à peu essentielle pour assurer des soins de qualité aux patients en fin de vie.

 

L'AMM s'est penchée sur les besoins des patients mourants dès 1983 en publiant sa Déclaration de Venise sur la phase terminale de la maladie, qui a été révisée et complétée lors de l'Assemblée Générale 2006 de l'AMM. Cette Déclaration en appelle donc aux médecins pour qu'ils allègent les souffrances et protègent les meilleurs intérêts de leurs patients, même dans le cas d'une maladie incurable. La version 2006 encourage les gouvernements et les instituts de recherche à investir davantage dans la mise au point de traitements visant à améliorer les soins de fin de vie et les facultés de médecine à enseigner les soins médicaux palliatifs.

 

Les politiques de l'AMM relatives aux autres questions liées à la fin de vie sont la Déclaration sur l'Euthanasie, la Prise de position sur le suicide médicalement assisté et la Prise de position sur les Directives anticipées.

 

Plusieurs Associations Médicales Nationales ont élaboré des politiques et des programmes concernant la fin de vie, y compris l'American Medical Association et la British Medical Association. Les sites Internet suivants fournissent d'autres sources d'informations importantes sur la question :



28/05/2008
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