Dakar : Le ministère de la santé souhaite un dispositif d’alerte et de vigilance éthique

Pour bien contrôler la recherche scientifique et biomédicale : Un dispositif d’alerte et de vigilance éthique est souhaité

 

Le Soleil, Dakar

18 février 2008

 

Face à la performance de la recherche scientifique et biomédicale, les autorités du ministère de la Santé et de la Prévention souhaitent la mise en place d’un dispositif d’alerte et de vigilance éthique pour contrôler la qualité de la recherche biomédicale.

 

Même s’ils procurent des bienfaits aux populations, les progrès scientifiques suscitent parfois des incertitudes et des inquiétudes sur le plan de l’éthique parce qu’entraînant des conséquences positives et négatives. Celles-ci ont poussé, le directeur du Breda M. Komlavi Francisco Seddoh et le charge des questions scientifiques de la Commission française pour l’Unesco, M. Bernard Frontero, à se poser des questions sur les limites des progrès scientifiques.

 

Doivent-ils se poursuivre sans respecter un minimum de critères d’ordre normatif ? Comment s’effectue la recherche scientifique ? Dans quel pays s’effectue-t-elle ? Doit-elle priver la liberté à la vie humaine ? Pour trouver des réponses à ces interrogations, le directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention Cheikh Issa Sall a proposé la mise en place d’un dispositif d’alerte et de vigilance d’éthique pour regarder la qualité de la recherche scientifique, technologique et biomédicale.

Cheikh Issa Sall a présidé vendredi dernier à Dakar, en présence de l’ambassadeur de France au Sénégal Son Excellence Jean Christophe Rufin, le forum de coopération en bioéthique et en éthique médicale. Un forum organisé par la Commission nationale française pour l’Unesco avec le soutien de la Commission sénégalaise. Les questions de bioéthique et de l’éthique médicale, explique Bernard Frontero, concernent tout ce qui touche la vie de l’être humain. Durant deux jours, des experts, des scientifiques venus de plusieurs pays du monde ont réfléchi et échangé sur ces questions. La rencontre pourrait aboutir disaient-ils, par la mise en place de comités d’éthiques indépendants qui pourraient créer une coopération entre les pays du Sud et ceux du Nord, a déclaré Bernard Frontero.

 

La rencontre a été qualifiée par le Secrétaire général de la Commission nationale de l’Unesco M. Mamadou Mané, d’une importance capitale parce que la recherche estime-t-il, a des conséquences positives et négatives. La recherche, poursuit Mamadou Mané, est positive quand elle participe à l’amélioration de la vie et au développement des populations. Elle est négative quand les gens s’interrogent sur comment faut-il faire pour que la recherche scientifique ait une limite surtout quand elle porte un coup sur la vie humaine, admet Mamadou Mané.

 

Avant d’ajouter que la rencontre permettra aux chercheurs sénégalais de s’informer et de mieux maîtriser les questions de la bioéthique en éthique médicale. Le directeur du Cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention Cheikh Issa Sall a rappelé que la bioéthique est une valeur que chaque secteur de la vie nationale et internationale a besoin d’inviter dans son fonctionnement pour être en phase avec les préoccupations de la population dans le respect de leur dignité et leur autodétermination. Il a proposé que les institutions médicales dans les instituts de recherche au niveau national comme international, des instances de bioéthiques et d’éthiques fonctionnelles soient mises en place.

 

Au début de la cérémonie d’ouverture, le directeur du Breda, Komlavi Franscisco Seddoh a indiqué que ce forum permettra aux participants de faire des propositions sur l’organisation des comités chargés de l’éthique au niveau national, régional et international. Les discussions prendront également en compte des problèmes relatifs à l’éducation, à l’éthique et de la coopération internationale dans le domaine de la bioéthique, a-t-il informé.

 

L’ambassadeur de France au Sénégal Son Excellence Jean Christophe Rufin, qui s’est félicité de la rencontre, a salué les progrès enregistrés ces dernières années par le Sénégal dans le domaine de la recherche biomédicale et surtout dans la lutte contre le Sida.

 

Néanmoins, il a plaidé pour la préservation de la vie humaine car la recherche ne doit pas être un obstacle pour la liberté de la vie humaine. « Il faut que les chercheurs dans leur travail respectent les normes de la vie humaine », a-t-il suggéré.

 



23/07/2008
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